samedi 18 juin 2011

Vive la sociale à Bruxelles

Je serai le mardi 28 juin à Bruxelles pour présenter mon dernier livre Vive la sociale ! (voir le précédent article sur ce blog)
Cette soirée se déroulera à partir de 18h30 au "Point Info Laïcité" et en présence également de Daniel Van Daele, secrétaire fédéral de la FGTB

L'adresse du jour :

Rue de la Croix de Fer, 60-62 à 1000 Bruxelles

Entrée gratuite, réservation souhaitée : 02/201.63.70 pointinfo@laicite.net

Belgique 1960-2010. Grève du siècle et crise multiforme

C'est sous ce titre que vient de paraître un article, que j'ai rédigé avec Jean Faniel.
C'est la revue française "Savoir/agir" qui l'a publié dans son numéro 16 de juin 2011, pp.103-107.
L'article est consultable en ligne sur le site du CRISP ici

lundi 13 juin 2011

De l'importance de la sécu

Cet article a été publié dans Espace de Libertés n°398 de juin 2011, p.15, dans le cadre d'un dossier intitulé Et la santé, çà va ?

On le sait trop peu, mais sans la sécurité sociale, près de 44% des belges vivraient à la limite du seuil de pauvreté. Ce système mis en place à la Libération joue donc un rôle essentiel dans la vie quotidienne des gens.

À l’heure où pour permettre aux actionnaires de continuer à engranger des bénéfices importants la majorité des responsables politiques nous annoncent une vague d’austérité (ou de rigueur, c’est selon) il est important de prendre conscience que la sécurité sociale est un formidable outil de solidarité. Le chroniqueur juridique de la Dernière Heure, Paul Vandenabeele l’exprime d’ailleurs de manière fort pertinente au fil de la trentaine de page d’introductions à son guide pratique de la sécurité sociale[1]. Son livre s’attache à décrire par le menu tous ce qu’un citoyen belge doit savoir sur les différentes composantes de la sécurité sociale. Vandenabeele détaille les démarches, les adresses utiles, les possibilités de recours… Le livre pourrait sembler totalement neutre, fonctionnel comme un bottin téléphonique, si l’auteur dans son introduction ne montrait pas un véritable attachement à la sécurité sociale et n’en rappelait l’utilité. La conclusion de son introduction est d’ailleurs claire : « Défendre la sécurité sociale, c’est non seulement choisir d’aider les autres lorsqu’ils sont dans le besoin mais c’est aussi choisir d’agir en faveur d’une société équilibrée socio-économiquement. De ce fait, il ne peut être question de voir la sécurité sociale régresser. Que du contraire, il faut encore élargir son champs d’intervention pour répondre aux besoins nouveaux, notamment le vieillissement de la population et l’évolution des familles »[2]

Réfléchir à l’avenir de la sécurité sociale, à comment en assurer le financement pour qu’elle puisse répondre au défis de demain, c’est le propos d’un autre ouvrage clairement plus politique[3]. Son auteur, Jeff Maes, est en effet le directeur du département social du bureau d’étude de la FGTB. Son livre court et incisif n’évite pas le côté parfois très technique et le recours aux tableaux chiffrés. Le propos de cet argumentaire en faveur de la sécurité sociale est clair mais malheureusement un peu desservi par une mise en page bâclée qui sent la précipitation d’une publication en français. Celle-ci est pourtant bienvenue car elle éclaire le rôle, souvent méconnu du côté francophone, du Spa pour lequel l’auteur n’est pas toujours tendre. L’ouvrage revient sur l’histoire de la sécurité sociale, de sa création à la discrète érosion qu’elle subit depuis les années 80 sous des gouvernements de droite comme de gauche. Après ce rappel bienvenu, Maes s’attache à analyser les débats actuels et à proposer des pistes de solution. Il coupe court au passage à certains mythes comme le fait qu’une scission permettrait des économies et seraient favorables à la Flandre. Ce discours profondément fédéraliste venant d’un socialiste flamand est rassurant au vu du débat institutionnel actuel et démontre que tous les flamands ne sont pas des adeptes de la NVa et de son discours ultra-libéral. Autre sujet polémique abordé : le déséquilibre grandissant dans le transfert de la sécurité sociale des travailleurs salariés vers celle des travailleurs indépendants dans le secteur des soins de santé : « il suffit que l’un des deux partenaires soit occupé à mi-temps comme travailleur salarié pour que tous les enfants (et éventuellement aussi le partenaire s’il est indépendant avec un faible revenu) relèvent du régime des travailleurs salariés. Ainsi, le nombre de personnes qui est à charge du régime des travailleurs salariés dépasse aujourd’hui les 9,5 millions. Chez les indépendants ce chiffre est retombé à 994.000 personnes.(…) de cette manière, les 3,4 millions de salariés doivent payer trois fois plus de frais de solidarité que les 640.000 actifs indépendants à titre principal »[4].

À l’heure où le débat sur le financement de la sécurité sociale revient à l’avant plan médiatique avec des propositions comme la Cotisation Sociale Généralisée (CSG), l’ouvrage de Jeff Maes montre surtout que, contrairement à ce que les économistes patronaux ne cessent de répéter dans tous les médias, il n’y a aucune fatalité. « Il n’est rien qui soit impossible. C’est une question de choix de société. Ces choix devront être faits par le gouvernement fédéral qui sera en place de 2010 à 2014. Ce qui est infiniment plus important que les chamailleries communautaires autours de Bruxelles-Halle-Vilvorde »[5].

Notes

[1] Vandenabeele, Paul, Sécurité sociale. Pour s’informer, se renseigner et se défendre, coll. Guide pratique, Liège, Edipro, 2010, 179p.

[2] P.32

[3] Maes, Jeff, Votre sécurité sociale en danger, Bruxelles, PAC, 2011, 112 p.

[4] Pp.48-49

[5] P.6