samedi 23 avril 2011

La gauche "extrême" en Belgique

Du mercredi 11 mai au vendredi 13 mai, je participerai à un colloque international à l'université de Rouen en France ayant pour thème "Extrême" ? Identités partisanes et stigmatisations des gauches en Europe (XVIIIe-XXe siècle).
La communication que j'y ferai en compagnie du politologue Jean Faniel s'intitule La gauche "extrême en Belgique" : du Parti libéral à la gauche anticapitaliste.


dimanche 10 avril 2011

Vive la sociale

C'est finalement sous le titre Vive la sociale ! Laïcité, Mouvement ouvrier et Capitalisme que sort mon cinquième livre à la veille du 1er mai.
Une première présentation se déroulera à l'asbl Barricade le mercredi 27 avril 2011 à 19h30 (toutes les informations ici).
En attendant qu'il sorte de chez l'imprimeur, voici toujours la couverture suivie du contenu du quatrième de couverture:




La Révolution française, née du mouvement philosophique des Lumières, eu deux enfants. La fille « Laïcité » et le fils « Mouvement Ouvrier ». En Belgique, peut-être plus encore qu’en France, ces deux enfants auront un long parcours commun unis dans le combat contre l’emprise du cléricalisme sur la société. Dans cette lutte, le Suffrage Universel apparaît comme une revendication unificatrice. Près de 60 ans après la conquête du droit de vote par les hommes et les femmes, l’émancipation de l’être humain n’est-elle pas incomplète en l’absence de volets économiques et sociaux venant compléter le volet politique ?

La laïcité en général, et sa forme institutionnalisée en particulier, n’a-t-elle donc pas en ce début de 21e siècle un rôle important à jouer ?. Le discours économique actuel considérant le capitalisme comme naturel et comme un horizon indépassable n’est-il pas le dogme absolu que défend une cléricature aussi puissante que variée ? Et la laïcité n’a-t-elle pas pour fonction, depuis son origine de lutter contre tous les cléricalismes ?

C’est le propos de ce livre, parfois sans concession.

dimanche 3 avril 2011

L’homme au centre du processus sidérurgique

Cet article a été publié dans Espace de Libertés n°395 de mars 2011, p.30

La Maison de la Métallurgie et de l’industrie de Liège accueille jusqu’au 15 avril une exposition intitulée « De fonte et d’acier : histoire vécues »[1] dans ses magnifiques locaux de la maison Dothée, du nom de cette famille d’industriels qui y laminait du fer blanc dès 1845. La visite de cette exposition est donc aussi l’occasion de (re)découvrir ce musée de 2500 m² abrité dans un écrin exceptionnel donnant une belle cohérence entre le contenu et le contenant.

Cette exposition accompagne la sortie d’un beau livre de 256 pages en papier glacé grand format que l’on doit à Armando Frassi[2], un passionné de la sidérurgie liégeoise qui consacre depuis plusieurs années de nombreuses heures à sauver par la photographie un patrimoine encore trop souvent négligé voire déconsidéré. C’est d’ailleurs le sens de l’introduction due à André Gob qui revient sur la notion de patrimoine immatériel après avoir souligné combien cela fait peu d’années que le passé industriel est considéré comme pouvant faire partie du patrimoine. Sont ici concernés tant les bâtiments que les autres traces de mémoire. Car les objets ou les lieux ne sont rien s’ils ne sont pas contextualisés par le rôle de l’homme, par les témoignages du vécu de ceux qui les ont utilisés où qui y ont travaillé.

Le livre d’Armando Frassi est un livre de photographies. De beaux clichés montrant la sidérurgie d’aujourd’hui, en activité ou non. La fascination et l’émotion sont toujours très présentes quand la fonte explose au centre de l’image. L’acier en fusion et son travail ont un pouvoir d’émerveillement que le photographe arrive à bien faire passer. L’auteur ne s’est cependant pas contenté de reproduire ses propres travaux. Il publie également de nombreux documents historiques, dont une exceptionnelle série de photographies prises lors de la construction du Haut-Fourneau n°6.

On pourrait penser que l’éditeur Gérard Klopp met ainsi sur le marché un énième livre de photos traitant du travail des sidérurgistes. Mais ce livre apporte une originalité à la production habituelle. Celle d’inverser le traditionnel rapport entre la photo et le texte. En effet, ici, c’est le texte qui illustre l’image qui devient ainsi objet et non illustration. Après un cadrage historique de la sidérurgie liégeoise en 17 questions par Robert Halleux, directeur du Centre d’Histoire des Sciences et des Techniques de l’ULg, ce ne sont pas moins de 21 témoignages qui se succèdent. Ces derniers, de nature très diverses, permettent de bien saisir toute la réalité humaine qui se cache derrière ces immenses usines. Directeur, manœuvre, syndicaliste et jusqu’au tenancier d’une friterie et un riverain, c’est toute la vie qui tournait dans et autour des usines que les interviews d’Armando Frassi racontent. Ces textes soulignent une double mémoire chez les travailleurs. Celle de la mine d’abord, bien présente, mais à travers ce qu’ont vécu leur parents. Celles de la sidérurgie ensuite.

Un excellent livre donc, tant pour sa beauté que pour l’humanisme de son propos.

Notes

[1] Infos et réservations : 04.342.65.63 ou www.mmil.be

[2] Frassi, Armando, De Fonte et d’acier au pays liégeois, Livange, Gérard Klopp, 2010.