Marcel Baiwir, né en octobre 1917 (tout un symbole), est décédé le 17 juillet 2007. Il avait publié en 2005 son autobiographie, téléchargeable en format PDF.
Membre d’une famille de sept enfants dont sa maman devait s’occuper toute seule, il du travailler très tôt à Cockerill. La personnalité de sa mère qui était une militante communiste de la première heure le marqua profondément. Il rejoint les jeunesses communistes en 1932 à l’occasion de la grande grève des mineurs. En 1936, à l’âge de 19 ans, Marcel Baiwir lâche tout pour s’engager dans les Brigades Internationales et part lutter contre le coup d’Etat franquiste en Espagne. Il était un des derniers survivants de cette épopée. De retour en Belgique, il enchaîne quasi immédiatement avec la résistance à l’occupant allemand. D’abord via la grève des 100.000 puis, après avoir échappé de justesse à l’arrestation lors de l’opération Sonnewende, dans la clandestinité à Bruxelles. Il sera finalement arrêté en juin 1943, torturé et déporté dans les camps de concentration. Après la guerre, sa militance sera double : au Parti Communiste et à la FGTB. C’est au sein de la délégation syndicale de la FGTB de Cockerill, dont il sera le vice-président, qu’il jouera un rôle important. Ayant pour ligne de conduite qu’un délégué doit toujours être devant les travailleurs et non derrière, Marcel Baiwir est aussi au centre d’un des grands débats historiques de la gauche anticapitaliste belge, et plus particulièrement liégeoise : l’affaire des 7 de Cockerill. Pour faire bref, il s’agit d’une grève liée au pouvoir d’achat des ouvriers de Cockerill. Jugée inopportune par la direction syndicale, elle sera cassée et les sept principaux leaders de la grève qui ne voulurent pas rentrer dans le rang furent exclus du syndicat et licenciés. Marcel Baiwir, communiste, appliqua les décisions de la direction syndicale contre Louis Goire et six autres délégués. Mais ce qui fait le piment de cet épisode est que Goire était membre de la Quatrième internationale trotskyste (aujourd’hui la LCR) et que celle-ci mobilisera autour des sept délégués exclus.
En juin 2007, Marcel Baiwir fut le plus vieux candidat à se présenter aux élections, sur les listes du Parti Communiste. Si Marcel Baiwir fut toujours fidèle à ce parti, il était aussi un partisan de l’unité entre Communistes ce qui explique ses nombreuses discussions à la fin de sa vie avec le Parti du travail de Belgique. Ce dernier attribue à ces échanges une part non négligeable dans son évolution vers moins de sectarisme.
L’hommage qui lui a été rendu le vendredi 7 septembre à la fédération des métallurgistes de Liège-Luxembourg fut un beau succès. Pas loin de 100 personnes étaient présentes à 19h00 pour entendre les différentes prises de parole et prendre le verre de l’amitié.
Cayetano Carbonero (Club Frederico Garcia Lorca) a insisté sur la dimension Internationaliste des Brigades Internationales et de la lutte contre le fascisme.
Marcel Bergen (président de la fédération liégeoise du PC) a essentiellement retracé le parcours de Marcel Baiwir en insistant sur la lutte continuelle nécessaire au maintient, voir à l’approfondissement, des conquêtes sociales. A noter que Bergen, comme beaucoup trop de militants aujourd’hui, a parlé « d’acquis » sociaux ce qui me semble illustratif de la question fondamentale de la reconquête idéologique nécessaire aujourd’hui (voir le texte que j’ai cosigné au sein du Ressort)
Après ces trois interventions prévues, la parole a été donnée à la salle. Quatre personnes en ont profitées.
André Beauvois (ancien secrétaire de la CGSP de Liège) a rebondi sur l’importance de redonner une formation idéologique aux militants.
Johnny Coopman (PTB) est revenu sur l’importance de l’unité et sur le rôle fondamentale que des militants comme Marcel Baiwir, qui n’ont pas forcément collectionné les titres et les mandats, jouent dans le cadre de l’histoire du mouvement ouvrier.
Pierre Beauvois (ancien président du PC) a plaidé pour l’unité des travailleurs en Belgique et a insisté sur l’importance des expériences qui se déroulent aujourd’hui en Amérique Latine où, par exemple, on nationalise les énergies alors qu’en Europe on nous présente leur privatisation comme inéluctable.
Pour terminer ce texte, je donnerai mon image de Marcel Baiwir que j’ai un peu connu sur la fin de sa vie. Je l’avais notamment aidé, avec l’IHOES, à illustrer son ouvrage autobiographique et à retrouver l’une ou l’autre informations. Bien que quasi-aveugle, il continuait à militer et je me rappelle l’avoir encore croisé au 1er mai 2007 de la Place St-
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