lundi 19 mars 2012

Battre la droite et changer la gauche pour changer nos vies !


Cet édito de 6com est paru le lundi 19 mars

00h30 ce lundi 19 mars. Impossible d’aller se coucher sans écrire les impressions extraordinaires laissées par la manifestation organisée par Mélenchon à Paris ce dimanche 18 mars, date anniversaire de la Commune de Paris.
Nous partîmes à 4 de Liège pour nous retrouver plus de 100.000 place de la Bastille au centre de Paris ! Longue journée, mais combien enthousiasmante de voir autant de monde se mobiliser pour un meeting politique d’un candidat à l’élection présidentielle qui ne craint pas les points de rupture avec le système.
Ce système capitaliste que l’on sait terriblement excluant, nous en avons eu une image qu’il sera difficile d’oublier dès la sortie du périphérique parisien. Là, au bord d’une autoroute urbaine, logent des personnes dans des tentes ou des cabanes. La misère étalée à l’entrée de la capitale d’un des pays développés les plus riches de la planète. Et que personnes ne peut ne pas voir.
C’est contre cette misère, c’est contre ce système que les dizaines de milliers de manifestants venus de toute la France, et quelques-uns de l’étranger, se sont rassemblés Place de la Nation pour rejoindre, dans une manifestation colorée, bon enfant mais néanmoins politiquement ferme la place de la Bastille. Une manifestation où le bruit des slogans politiques et surtout du cri « Résistance » remplaçaient avantageusement celui des pétards dont on finira par se demander si leur utilisation n’est pas un moyen en Belgique de faire du bruit sans message…
Dans la manifestation, la présence de nombreux travailleurs en lutte comme ceux de Lipton que nous précédions, petite délégation de la FGTB Wallonne derrière une banderole fort remarquée proclamant que « le capitalisme nuit gravement à la santé ». Tout le long d’un parcours qui avait été décoré par les affiches du Front de Gauche, dont une très belle disant : « battre la droite et changer la gauche pour changer nos vies », les marques de solidarité, les appels à l’espoir et au refus de la résignation se multiplient.
C’est toute cette énergie qu’a captée Jean-Luc Mélenchon quand il a pris la parole en commençant par prôner une « insurrection citoyenne » dans un discours aux accents gaullien. Mélenchon insista sur le serment de la Place de la Bastille pour la création d’une 6e république qui s’appuierait sur la souveraineté inaliénable du peuple, n’hésitant pas à citer l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme de 1793. Cette déclaration Robespierriste qui sera ensuite rejetée sous le terme de Terreur car bien trop populaire. Outre le droit à l’avortement et à l’euthanasie, la constitution appelée de ses vœux par le candidat à la présidentielle intègre notamment la possibilité de réquisitionner des entreprises et la propriété collective de ressources de bases comme l’eau et l’énergie.
Et reprenant Vallès, Mélenchon termina son discours en proclamant que :« Nous sommes le cri du Peuple » à l’aube d’une insurrection qui commence contre les diktats de l’Europe. Et d’appeler chacune des personnes présentes à faire son devoir qui est non seulement de voter, mais surtout de remettre à la mode la couleur rouge et de partout réoccuper la rue comme ce dimanche de Nation à la Bastille.
Un message qui s’adressait aux Français, mais plus largement qui s’adressent à tous les militants de gauche et dont nous pouvons aussi nous emparer en Belgique.

Photo trouvée sur lepoint.fr où j'apparais dans la manifestation

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