Etienne Liebig publie son carnet de voyage de la route limousine du pèlerinage de Compostelle où, partit de Vézelay, il a rencontré un maximum de catholique de tous types. La motivation de l’auteur est d’emblée annoncée : « Je n’ai rien contre les catholiques. On verra même que, pour reprendre la célèbre expression, je suis plutôt « tout contre ». J’ai écrit ce journal non pas contre leur croyance, mais contre une pensée totalitaire qui asservi les humains. Je l’ai écrit contre un dogme surréaliste fondé sur l’hypothétique retour d’un OGM conçu par une vierge et un bon Dieu sourd comme un pot. Je l’ai écrit parce que je ne crois pas en Dieu »[1]. Et l’auteur de croiser le long de sa route un panaché de ce qui compose les fidèles de la religion catholique et de nous les décrire avec de nombreux détails qui rappelleront à tous des souvenirs de personnes rencontrées. L’auteur écrit au vitriol et ne fait guère dans
Afin de pouvoir mener son enquête, Liebig ne cesse de mentir, à commencer bien sûr en ce qui concerne sa foi mais aussi sur son parcours puisqu’il n’hésite pas à prendre le car ou le train pour avancer dans son périple. Son but ultime est d’arriver à introduire un groupe de traditionalistes pour lesquels il n’a aucune pitié : « les voilà donc, ces mulets de la pensée, ces morts-vivants de la Foi ! Certes, dans la vaste famille des catholiques traditionalistes, on trouve des allumés d’Emmanuel, des braves gens abusés par le décorum et la messe en latin et même des théoriciens pervers frisant avec l’extrême droite, mais les plus inquiétants restent, et de loin, les vrais fachos (…) tous plus violents qu’une bourgeoise le premier jour des soldes chez Kenzo. Ce sont les plus dangereux. Vingt siècles durant, ils ont fait pendre, brûler, déchirer, garrotter au nom du Dogme. Au sein de l’Eglise, ils forment un monde à part, posé sur quatre piliers : la haine, la paranoïa, la nostalgie et le trucage. (…) La haine est leur mot de passe (…) Haine des communistes, des immigrés, des jeunes, du système éducatif, etc. Ils ne se bornent pas à des modèles simples, ils osent la détestation générale (…) Le grand complot est le fait des francs-maçons, des juifs ou des communistes. Satan est partout. »[3]
L’auteur dénonce surtout l’hypocrisie sexuelle du message catholique. Comme tous les livres édités ou diffusés par La Musardine, l’ouvrage d’Etienne Liebig[4] est à mettre dans des mains averties du caractère détaillé et cru des aventures sexuelles du personnage principal. Même si la fin s’avère décevante et brouille quelque peu le message libertin pourtant revendiqué, ce journal d’un pèlerinage atypique à Compostelle déridera plus d’un laïque – et peut-être d’un catholique – à défaut de nous rendre plus objectif.
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