C'est dans le cadre des rencontres entre hôtes, marcheurs et habitants à partir d’ateliers d’échanges, de débats, de témoignages, de musique et de festivités organisés à chaque étape de la marche que je participerai le lundi 6 août à 19h30 à la Ferme Louis LAROCK (Rue Duchêne 12 - 4120 ROTHEUX) à une table ronde sur les "outils de l'alternative". J'y introduirai la question de la "Réduction du temps de travail" (voir le texte La réduction du temps de travail comme schibboleth du Mouvement Le Ressort) tandis que Michèle Gilkinet du Groupe de réflexion et d'action pour une politique écologique (GRAPPE) y parlera des "monnaies locales".
Le lendemain, c'est au Sart-Tilman (en fonction de la météo aux homes du Sart-Tilman, chemin du Trèfle ou à la faculté vétérinaire, amphi Thiernesse) que François Schreuer (sur "garantir le revenu") et Hugues Croiben (sur les "Services d'échanges locaux") introduiront la discussion.
Et enfin le mercredi 8 ce sera, au FC Thiers à Liège (rue Haut des Tawes à Lantin) à partir de 19h30, du théâtre action par les démarcheurs et la projection du film de Jean Druon "Alerte à Babylone" suivi par une discussion ouverte.
Compte rendu de la soirée:
Une bonne septantaine de personnes étaient rassemblées à la ferme Louis Larock ce 6 août au soir, dont une immense majorité de marcheurs qui avaient installés leur campement de tentes dans le pré tout proche. L’échange sur les outils de l’alternative s’est déroulé dans la grange, le groupe étant installé en grand cercle sur les bottes de foin. Nous étions finalement trois à intervenir puisque l’expérience des Groupes d’Achats Communs (GAC) était également présentée. Ce complément était d’autant plus pertinent qu’un GAC se réunit dans cette ferme le lundi soir… et que nous étions justement un lundi, ce qui a renforcé le public présent.
Dans une ambiance très sympathique, nous avons chacun introduit très brièvement le thème pour lequel nous étions venus puis les organisateurs ont privilégié la formule des ateliers. Trois groupes se sont donc répartis dans la grange. La distribution du temps de parole fut autogérée. Pas de monologue, pas de coupure… bref un climat d’échanges rarement rencontrés. J’ai donc très vite décidé de laisser l’échange se dérouler et de ne pas prendre un rôle de « conférencier », pas même réellement de « personnes ressources ». Ce positionnement fut d’autant plus simple à prendre qu’il n’y eu pas de réels questions sur la réduction du temps de travail (faisabilité, coût…), la discussion partant quasi immédiatement sur le besoin de sortir du système capitaliste et non de trouver des solutions en son sein. La centralité du travail dans nos vies fut profondément remise en cause et le thème – inévitable dans ce type de débat – de l’allocation universelle a été rapidement mis sur le tapis. Bref si tous étaient d’accords que réduire le temps de travail pouvaient permettre une forme de redistribution des richesses, il était surtout important de profiter du temps libéré pour s’investir dans l’action citoyenne et donc qu’une réduction significative du temps de travail devait s’accompagner d’une réelle politique d’éducation populaire. La thématique de la RTT fut donc surtout un déclencheur d’une discussion sur le travail, sur ce que la majorité de la petite vingtaine de personnes ayant participé à l’atelier considéraient clairement comme une nouvelle forme d’esclavage. Sur la RTT proprement dite, que l’on a quand même un peu abordée, deux points ont faits débats. Premièrement la nécessiter de réclamer directement le passage à 3 jours/semaine et non à 32 heures en 4 jours (avec embauche compensatoire et sans perte de salaire bien entendu). Deuxièmement la prédilection pour des choix individuels des gens. Ce dernier point était loin de faire consensus, plusieurs personnes (moi le premier) relevant le danger de ne pas passer par des revendications et des applications collectives.
Un délai d’une heure de discussion parfaitement respecté et il était temps pour les marcheurs de passer à table pour un repas en parfaite adéquation avec les valeurs défendues puisqu’il était bio et à partir des produits de la ferme. Et les discussions de reprendre de plus belles toujours assis sur la paille et toujours dans une ambiance malheureusement exceptionnelle (malheureusement car trop peu souvent présente) de réelles écoutes, de grandes tolérances et de ce qui – d’un extérieur comme moi – semblait être un modèle d’autogestion ou chaque acte était pensé pour être une application concrète des idées défendues. Bref, bonne ambiance, bon débat, retour vers minuit… ne manquait qu’une bonne petite bière bio.
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