Cet article a été publié dans le n°363 d'avril 2008 du magazine Espace de libertés à la page 15
Le roman No woman’s land[1], une des dernières productions des Éditions du Cerisier, est le fruit d’une démarche d’éducation permanente encadrée par l’asbl le Miroir Vagabond qui depuis maintenant plus de dix ans multiplie les projets depuis son implantation près de Hotton dans le Luxembourg belge. Parmi les nombreuses activités de cette asbl, il y a le travail avec le centre pour réfugiés de la Croix-rouge situé à Rendeux. Ce dernier fait partie intégrante du roman écrit par 36 personnes ayant quittés leurs pays dans l’espoir de jours meilleurs. Ces réfugiés ont été aidés par l’écrivain français Ricardo Montserrat qui n’en est pas là à son coup d’essai.
À travers le parcours d’une jeune tchétchène fuyant les horreurs de la guerre dans son pays, le livre permet de toucher à la réalité de ces personnes trop souvent invisibles malgré les nombreuses actions menées par divers collectifs de soutien qui maintiennent bien vivante les valeurs des droits de l’homme (et de la femme) si souvent remis en cause dans notre pays, particulièrement via le dispositif indigne des centres fermés. À ce titre, il mérite largement une lecture qui dépassera les quelques incohérences ou rebondissements farfelus de l’intrigue. Car comme le dit si bien Yvette Leconte dans sa préface, « en lisant No woman’s land (…) nous sommes face à un récit organisé en roman qui nous oblige non pas à observer de nouveaux voisins mais bien à considérer leur vie comme un parcours singulier d’hommes et de femmes, héroïques au sens romanesque, un chemin bouleversé où souffrent la chair et les os (…) Et les questions se posent sur la manière selon laquelle il nous est donnée de vivre selon le lieu, la famille, la situation politique, économique dans laquelle nous sommes nés, dans laquelle nous vivons ou tentons de vivre ».
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