Cet article a été publié dans Salut et Fraternité n°59 de juillet-août-septembre 2007, p.3
Le 26 mars dernier, l’Assemblée générale du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège était suivi d’une conférence-débat sur le thème «Enjeux et avenir de la laïcité» avec, comme invité,
Le caractère convivial de cette rencontre était renforcé par le dispositif qui plaçait les deux intervenants bien assis dans des fauteuils autour de tables basses. Chacun eut d’abord droit à trois questions «impertinentes». On apprendra ainsi que
Pierre Galand, quant à lui, a d’emblée insisté sur la nécessité pour la laïcité de ne pas rester un «club du 3e, voire du 4e, âge» et de ne plus se cantonner dans son rôle de «village d’Astérix». La laïcité doit ainsi prendre en compte les problèmes sociaux qui se posent avec de plus en plus d’acuité, mais aussi avoir une véritable vision et action internationaliste. Face à la montée des intégrismes, c’est une question de survie que de venir en aide aux laïques des pays de l’Est et du Maghreb. Il est également primordial de se rendre compte des moyens colossaux mobilisés par les lobbies religieux présents au Parlement européen tandis que
La salle ne se prive pas de réagir et de rebondir sur les propos tenus par les deux brillants intervenants. De ces échanges, il ressort que l’Europe ne peut, de manière éthique mais aussi réaliste, se transformer en forteresse, et que nous devons nous occuper de la pauvreté grandissante dans le sud de la planète, tout en travaillant à des formules de démocratie participative. Sur le plan religieux, la nécessité d’un vrai cours de philosophie a été rappelé, tout comme la position de principe contre le voile, le débat au sein de la laïcité portant sur les moyens d’y parvenir sans avoir des effets contre-productif vis-à-vis des jeunes filles musulmanes pour qui porter le voile est la seule manière de sortir de chez elles. Plus largement, la question des relations entre laïcité et communauté musulmane à l’heure de la stigmatisation dans le contexte de la lutte contre le terrorisme a été un des grands points abordés. A ce niveau, il est nécessaire de veiller à renforcer les laïques et les progressistes de cette communauté, et principalement ceux qui se battent dans les pays du Proche et du Moyen-Orient. Une nouvelle fois, la dimension internationale est mise en avant comme élément indispensable de la solution.
La conclusion du débat fut le rappel que, face aux prétentions hégémoniques des diverses religions, le projet laïque – articulé autour de ses deux pôles philosophique et politique - avait de plus en plus de sens, car il était seul garant d’un projet de société ou le vivre ensemble était réellement pour tous.
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